Les Alliés se sont notamment entendus sur les modalités d’un retrait progressif d’Afghanistan en 2014.AFP/PIERRE-PHILIPPE MARCOU
A l’issue du sommet de l’OTAN, samedi 20 novembre à Lisbonne, les Alliés se sont notamment entendus sur les modalités d’un retrait progressif d’Afghanistan en 2014. Lors de discussions avec la Russie et les ministres des affaires étrangères européens, les grandes puissances disent avoir avancé sur le bouclier antimissile et ont évoqué les modalités de ratification du traité Start.
Afghanistan. Les dirigeants de l’OTAN réunis à Lisbonne ont décidé d’engager en 2011 le processus de transfert des responsabilités en matière de sécurité à la police et à l’armée afghanes, un passage de relais qui s’achèverait fin 2014. Un retrtait progressif qui s’accompagnera d’un « partenariat de long terme », censé durer au-delà de la mission de combat proprement dite.
Officiellement, la transition sera « un processus conditionnel, non dicté par un calendrier », affirment les alliés. Et la transition, précisent-ils, ne signifie pas le retrait d’Afghanistan mais son évolution vers un rôle de soutien, puis « de mentorat, de facilitation et enfin de pérennisation », tant pour la sécurité, que la bonne gouvernance et le développement du pays. Par ailleurs, le premier ministre britannique, DavidCameron, s’est fermement engagé à ce que plus aucun de ses soldats ne soient engagés en Afghanistan à a partir de 2015.
Dans un communiqué, les talibans ont raillé les Alliés, affirmant que l’OTAN était « vouée à la défaite ». M. Obama a par ailleurs reconnu que les discussions avec le président afghan Hamid Karzaï pouvaient être « rudes », notamment sur la « question des victimes civiles » des opérations militaires en Afghanistan.
Le président afghan Hamid Karzaï et le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, lors du sommet de l’OTAN, le 20 novembre 2010.AFP/PIERRE-PHILIPPE MARCOU
Le président américain Barack Obama a estimé que l’OTAN était en train d’atteindre son « objectif de briser l’élan des talibans », ajoutant que les Alliés étaient « en bien meilleure posture aujourd’hui qu’il y a un an ». Toutefois, en marge du sommet, un officiel de la Maison Blanche a reconnu que les forces étrangères engagées en Afghanistan depuis 2001 devraient faire face à de « durs combats » dans les mois à venir. Par ailleurs, M. Obama a reconnu qu’il pouvait y avoir « des désaccords forts » avec le président afghan, Hamid Karzaï, voire « de vraies tensions », en particulier sur « la question des victimes civiles, une question totalement légitime de la part du président Karzaï ».
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Bouclier anti-missile. La Russie a accepté de coopérer au bouclier antimissile de l’OTAN. « Je suis heureux que le président Dmitri Medevedev ait accepté notre proposition », s’est réjoui le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen. L’OTAN et la Russie ne constituent plus « une menace l’une pour l’autre », a-t-il lancé, saluant l’événement comme un « tournant » dans les relations en dents de scie des deux anciens adversaires de la Guerre froide. Au diapason, le président russe Dmitri Medvedev a reconnu que la période de forte tension entre l’OTAN et la Russie était désormais révolue.
Plus tôt dans la journée de samedi, le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, avait fait part de son approbation au projet de bouclier anti-missile estimant que la menace venait de l’Iran. « Si, un jour, un tir de missile survenait, il serait souhaitable qu’on puisse l’intercepter », a indiqué M. Sarkozy. Selon lui, le projet de l’OTAN correspond à ce que souhaitait Paris : il ne sera ni unilatéral, ni coûteux, ni hostile à la Russie.
>> Lire : Au sommet de l’OTAN, Sarkozy désigne l’Iran comme principale menace de l’Alliance
Traité START.Le président Obama a assuré avoir obtenu un « large soutien » de ses alliés de l’OTAN à une ratification du traité russo-américain de désarmement nucléaire START, « élément essentiel pour la sécurité européenne et américaine ». En marge du sommet, les ministres des affaires étrangères de six pays européens ont lancé un appel solennel aux parlementaires républicains américains pour qu’ils ratifient ce traité avec la Russie.
Une grande partie des républicains au Sénat bloque la ratification du nouveau traité START, signé en avril dernier par M. Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev à Prague. Il prévoit une réduction de 30 % du nombre de têtes nucléaires détenues par les deux superpuissances atomiques et des vérifications mutuelles plus transparentes. Un refus du Sénat américain de ratifier le nouveau traité de désarmement nucléaire START avec la Russie aurait des conséquences politiques « inconnues », a par ailleurs estimé samedi le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, en visite au Chili.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme dans le centre de Lisbonne pour protester contre le sommet de l’OTAN, demandant la « dissolution de l’OTAN tout de suite »,AP/Victor R. Caivano
En marge du sommet.Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme dans le centre de Lisbonne pour protester contre le sommet de l’OTAN, demandant la « dissolution de l’OTAN tout de suite », la « fin des armes nucléaires » ou encore s’opposant à la « la militarisation de l’UE », comme on pouvait le lire sur banderoles.
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